Je pénètre dans la forêt de mes mots

Avec ma lourde besace sur le dos

Elle est emplie de joie et de maux

D’une vie de bien-être et de chaos

Je chemine le dos un peu courbé

Je regarde de petites lettres hébétées

Elles me disent qu’il ne faut pas pleurer

Et que justement elles sont là pour m’aider

Alors que je relève doucement ma tête

À la cime d’un vocable une alouette

Elle se met à grisoller et ne s’arrête

Et me convainc d’être plus guillerette

C’est sur un joli terme en mamelon

Tout doux et un presque tout rond

Qu’un peu ragaillardie je fais station

Car bien confortable et son accueil si bon

Sur l’épître noueuse d’un chêne vert

Est installée la sensible madame pivert

Elle m’attend le cœur un peu à l’envers

Afin de me dispenser ses conseils si chers

C’est alors qu’apaisée je vois maintenant

Ce bois que je croyais plutôt angoissant

Je le découvre hospitalier et charmant

Avec ses couplets aux vers chantonnant

Me voilà sans peur ni effroi enfin sortie

Reconnaissant à cette forêt son aimable appui

Devant son adorable lisière de beaux écrits

Je lui promets d’y entrer à nouveau l’âme ravie

Gabrielle