Lorsque tout le monde dort

Au petit matin moi je sors

Pas le moindre bruit dehors

Est presque grisâtre le décor

Je passe sous le grand pin

Une cigale chante soudain

Un peu enrouée son tambourin

Elle est mi-réveillée c’est certain

C’est sous les chênes verts

De son pyjama recouvert

Que me dit bonjour le pivert

Puis repart sans faire de concert

Un peu plus loin une envolée

De trois pigeonneaux grisés

Prenant à peine leur becquée

Viennent me saluer à mon arrivée

Dans les beaux lauriers roses

Quelques notes un petit pinson ose

Sans se prendre pour un virtuose

Et bien vite dans son nid il se pose

Revoilà le chat du petit matin

Me faisant un signe sans entrain

Repu et fatigué mais il y tient

Je lui renvoie son coucou de la main

À mes pieds deux coccinelles

Des perles de rosée sur elles

Pas fini leur rêve de dentelle

Mais les voilà sous mes semelles

Je ne fais pas mon tour en solitaire

De ci de là quelques gentils locataires

De Madame nature propriétaire

De tous ces amis polis et volontaires

Gabrielle