Elle est là désœuvrée sur le quai de la gare

Dans sa tête est tombé un grand rideau noir

Cette vieille dame qui n’a plus de mémoire

Cherche à recouvrer le cours de son histoire

Alors que la petite dame essaie de se rappeler

Le déroulement de sa vie et son identité

Elle ne voit qu’une opaque brume fort osée

Qui dans son esprit s'est délibérément installée

Toutefois la dame malgré ce vide effrayant

Demande de l’aide à tous les passants

Et quelques uns s’arrêtent évidemment

Afin de l’aider à vaincre son fâcheux néant

Et la dame nantie d’un sacré caractère

Se baptise d’un nom et prénom imaginaires

Et l’amnésie avec ces deux là doit s’y faire

Si non qu’elle aille ailleurs faire sa guerre

Voilà donc la nouvelle Marie Bonheur

Qui n’a de ses souvenirs pas la moindre lueur

Mais toute sa belle réflexion demeure

Alors fière s’en sert avec bonne humeur 

Cette dame parlait à la radio ce matin

Son langage soigné témoignait c’est certain

D’une instruction et d’un esprit vif et sain

Qui l’aideront à reprendre son existence en mains  

Et d'en oublier ces surnoms qui lui allaient si bien

Gabrielle