En petit nombre sont les coquelicots

Fâchés avec ce temps pluvieux et falot

Parmi les pissenlits ils sont là tout petiots

Et ne font plus la une des caniveaux

Et oui le long de mon champêtre trajet

Les jolies fleurs rouges se sont cachées

Sous l’herbe folle qui elle s’est étalée

En savourant nos fréquentes ondées

Tandis qu’intriguée par leur embarras

Vers les frêles œillettes vont mes pas

Et doucement je leur demande pourquoi

Cette année je ne les vois presque pas

Et les plus grandes des sauvageonnes

Heureuses qu’enfin je les questionne

Répliquent qu’elles sont poltronnes

En entendant le ciel qui sans cesse tonne

C’est ainsi que le plus volubile des pavots

Me dit qu’ils doivent se dissimuler aussitôt

Lorsque les nuages avec toute leur eau

Tombent sur leur vulnérable manteau

Or j’explique aux coquelicots gentiment

Que notre sol souffrant d’assèchement

Le dôme décide de l’arroser ce printemps

Mais l’an prochain sans ces désagréments

Ils seront plus nombreux évidemment

Gabrielle