Me voilà aujourd’hui avec mes crayons de couleurs

Qui souhaitent pour cette image grisée le meilleur

Ils vont l’embellir en la colorant avec bonté et cœur

Juste pour qu’elle et moi soyons de meilleure humeur

C’est donc à l’œuvre ces mines à la pointe effilée

Qu’elles respectent ma main sans la contrarier

Celle-ci leur sert de guide au travers du bois épais

Et elles prennent un vrai plaisir à l’enluminer

Or mes multiples teintes admettent équitables

Qu’hier le fusain a fait un travail remarquable

Même si celui-ci a un caractère plutôt détestable

Il a tracé avec dextérité le croquis au préalable

Alors ma peinture heureuse d’être complice

De ce bâton noir crâneur mais qui avec malice

A su porter sur la demoiselle une main protectrice

Pour qu’elle soit rassurée sur cette esquisse

Au fur et à mesure qu’est ravivée mon aquarelle

La forêt lugubre devient luxuriante et belle

Apaisée a le plus joli des sourires la demoiselle

Et la faune émue se montre compassionnelle

C’est enfin lorsque je laque mon petit dessin

Que mes gouaches intelligentes de leur écrin

M’avouent aimablement mais d’un air malin

Qu’elles m’ont aussi apporté tout leur soutien

Car comme la fille j’avais peur de ce lieu sans teint

Gabrielle